Age : 33 Inscrit le : 02/02/2010 Messages : 4692
| Sujet: Re: [Concours Inter-commu']Mythes et légendes d'antan Lun 11 Oct 2010 - 9:35 | |
| Je vous ai fait méchamment attendre, mais me voila de retour pour vous jouer un mauvais tour avec les: RESULTATS! Voici, en spoiler, les participations de chaque membre, suivie des appréciations et du nombre de points attribués. Les critères de notation sont les suivants: *Originalité: 20 Points *Intérêt de l'histoire: 20 points *Qualité de la rédaction: 20 points *Orthographe: 10 points *Respect du thème: 15 points *Lien avec la légende choisie: 10 points *Bonus: 5 points Le maximum est donc de 100 points, mais personne n'a obtenu cette note, cela va de soi. >garsim, avec son remaniement de la légende "Peau d'âne":- Spoiler:
Peau en fourrure vert fluo
Il était une fois, dans une petite station balnéaire relativement excentrée, une famille à peu près ordinaire, composée d’un père, d’une mère et de leur fille. Le père, Yvon, avait plus d’une trentaine d’années, et il vivait un amour passionné avec sa femme, Géraldine, qui, bien qu’un peu caractérielle, satisfaisait pleinement ses désirs en tous genres. Quant à la fille, Betty, elle ne faisait pas vraiment la fierté de ses parents, étant donné qu’elle avait un physique plutôt désagréable. Néanmoins, ses parents n’en faisaient pas tout un plat, ils l’aimaient comme elle était. Oui, tout allait bien pour cette famille tranquille… jusqu’à ce qu’un drame arrive. En effet, Géraldine était mécontente du comportement de son mari, qui, lors de leurs nombreuses balades sur la plage, n’arrêtait pas de reluquer des filles qui étaient bien plus sexy qu’elle. Lasse de ce trait de caractère d’Yvon, elle lui déclara donc un jour : « Si tu continues, je te quitterai. Mais, en souvenir de toutes nos années passées ensemble, et par respect pour moi, si tu te remets à sortir avec une fille, elle aura intérêt à être plus moche que moi. C’est compris ? ». Bien que cette perspective ne le réjouît pas, Yvon l’avait néanmoins acceptée. Mais la situation, évidemment, ne s’arrangea pas : un jour, alors qu’elle revenait d’un centre commercial où elle avait trouvé un somptueux manteau de fourrure, Géraldine surprit son mari avec une fille bien plus belle et sauta aux conclusions assez vite (pourtant, il n’y avait aucune raison de s’alarmer, il s’agissait juste d’une ancienne camarade d’école qui venait de reprendre contact, sans aucun sous-entendu…). Alors Géraldine, ivre de rage, enguirlanda Yvon d’une salve d’insultes, tout en préparant ses bagages. Quand elle finit de faire ses valises, elle rappela à son ex-mari : « Et n’oublie surtout pas la promesse que tu m’as faite, et daigne au moins trouver une plus moche que moi ! Pas comme cette mijaurée qui est toujours là, à attendre dans le lit que tu te décides à faire quelque chose ! ». Puis elle s’en alla. Elle ne laissa rien à Yvon : pas de moyen de la contacter, pas d’affaires personnelles, rien. Excepté Betty (qui était un peu désarçonnée que sa mère l’ait oubliée) et le manteau de fourrure qu’elle avait acheté ce jour-là (qu’elle avait dû oublier sans le faire exprès, vu qu’elle était très énervée). Petit à petit, Yvon se rendit compte de la bêtise qu’il avait faite, et se mit à nager dans le désespoir. Il conserva d’abord le fameux manteau comme une relique, puis sombra dans l’alcoolisme. Au bout d’un moment, Betty désespérait de voir son père dans cet état : - Papa, ça suffit maintenant ! Elle est partie, on ne peut rien y faire (bon, c’est quand même un peu ta faute), alors pense à autre chose, bon sang ! - Mais… - Et non, l’alcool, ça ne compte pas. D’ailleurs, tu devrais arrêter, car c’est incompatible avec l’idée que j’ai en tête. - Et quelle est cette idée ? - Pour te changer un peu les idées, tu devrais recommencer à avoir des rendez-vous galants ! Non ? Je pense qu’une autre femme pourrait te rendre le sourire… - Mais laquelle ? Je te rappelle que j’ai promis à ta mère que je ne pourrais sortir qu’avec une plus moche qu’elle… et ce n’était pas un parangon de beauté non plus. - Tu en trouveras une, j’en suis sûre. - Mais laquelle ? Ce n’est pas dans ce village envahi par des bimbos que ça risque d’arriver… et j’ai un peu la flemme d’aller voir ailleurs s’il y en a… à moins que… - A moins que… quoi ? Betty n’aimait pas le regard de son père. Il n’était pas dans son état normal. - Ma fille, vois-tu, il y a une chose qu’on a toujours rejeté chez toi. - Aïe, il y a peu de chances que j’apprécie la suite de la conversation… pensa Betty. - Mais aujourd’hui, ça pourrait changer les choses ! Tu sais, on t’a toujours trouvée… laide. Moche. Tu as dû hériter ça de ta mère. Alors, tu vois où je veux en venir… vu que tu es la seule dans ce cas… - … non mais tu es MALADE ? Finis d’abord de cuver ton alcool avant de repenser à une chose pareille. - Mais ça ne presse pas ! Tu peux prendre tout ton temps pour réfléchir. - Il ne s’agit pas de ça ! Je suis ta fille ! - Bon… qu’est-ce que tu veux en échange alors ? Non, décidément, son père n’allait pas bien du tout. C’était certainement une idée passagère, qu’il a eue sur le coup parce qu’il a dû se remettre d’un choc émotionnel, mais c’était grave. Elle décida alors de téléphoner à sa meilleure amie, Marine. - Oui ? - Marine, c’est moi, Betty. Tu ne croiras jamais ce qui m’arrive… Elle lui rappela brièvement l’épisode du départ de sa mère, la situation de son père, et l’idée stupide qu’il venait d’avoir. - Nooooon ? - Siiiiiii ! Qu’est-ce que tu ferais, à ma place ? - … je n’en sais rien. Quoique… - Quoi ? Si tu as une idée, je t’en supplie, donne-la moi ! - Si j’ai bien compris, ton père te donnerait n’importe quoi pour que tu sortes avec lui, quitte à faire un inceste, c’est bien ça ? - Oui… et ? - Eh bien… autant en profiter un peu pour lui demander des choses que tu n’aurais jamais osé demander auparavant ! Autant joindre l’utile à l’agréable ! - … merci bien pour cette idée tellement… - Attends ! Si les choses en question sont tellement démesurées pour que ton père les accepte… il te les refusera et oubliera son idée grotesque. Après tout, qui ne tente rien n’a rien, non ? - Ca, c’est une idée ! Merci du tuyau, Marine ! Betty décida alors d’appliquer les conseils de Marine, et commença sans plus tarder à demander à son père : - Papa… je veux cette super robe « couleur du temps » que j’ai vue, hier, au centre commercial ! - D’accord. - … quoi ? Mais elle coûte la peau des fesses ! - Si c’est ce que tu veux pour que… - Et… tu n’aurais aucune objection pour acheter les robes de la même collection « couleur de lune » et « couleur de soleil » qui vont avec, quitte à dépenser des fortunes… - Non, ça ne me dérange pas. - Bon… dans ce cas, je veux aussi un téléphone portable dernier cri avec écran tactile, lecteur audio, projection des images en 3D et… - Tout ce que tu veux, je te dis ! Décidément, il était bien décidé à lui accorder absolument tout et n’importe quoi. Mais… oserait-il cependant sacrifier quelque chose qui lui est cher ? Comme… le seul souvenir qu’il ait de Géraldine… - Et… oserais-tu aussi teindre le manteau de fourrure de maman en vert fluo ? Cette fois, il resta muet, puis sortit, toujours sans rien dire. Betty pensa alors avoir gagné et arbora un sourire triomphal, jusqu’à ce qu’elle voie son père revenir avec les robes, et surtout, de quoi teindre le manteau de sa mère en vert fluo. Il l’avait fait. Il avait sacrifié le manteau de fourrure, qui était maintenant d’un mauvais goût incroyable. Même Betty reconnut le beau gâchis qu’elle venait, malgré elle, de faire. - J’espère que ces robes sont à ta taille ! Pour le portable, on verra demain, pour passer la commande… quant au manteau… certes, c’est une demande qui m’étonne venant de ta part, mais pourquoi pas ! Alors… veux-tu finalement… - … je réfléchirai encore un peu. - Très bien… la nuit porte conseil, dit-on… mais fais attention, car ma patience a des limites… et si demain matin ta décision n’est pas prise ou que tu n’es pas prête, ça va mal aller jeune fille ! Betty, ne pouvant plus supporter la situation, décida alors que, la nuit venue, elle fuirait. Le temps que son père recouvre ses esprits, plus il y avait de distance entre elle et lui, mieux ils se porteraient. Peu importe où elle allait. Elle ne prit que les robes que son père venait d’acheter (après tout, quitte à les avoir demandées, autant en profiter…) et quelques autres vêtements et sous-vêtements, ainsi qu’une trousse de toilette. Cependant, comme dehors il faisait plutôt froid, elle prit aussi le manteau de fourrure vert fluo. Certes, il était plutôt laid, mais d’une part, elle cherchait plus à porter quelque chose de chaud que quelque chose de beau, et d’autre part, qui, en pleine nuit, allait s’en soucier ? Elle partit alors dans la nuit, ne sachant pas exactement où aller. Elle parcourut plusieurs kilomètres, jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue. Puis elle se reposa. Le lendemain, Betty se réveilla, chatouillée par le groin d’un cochon qui passait par là. Elle poussa un cri de dégoût, puis se rendit compte qu’elle était au beau milieu d’une ferme, et que son cri avait alerté une fermière et deux filles à l’air arrogant, qui accoururent dans la basse-cour. Leurs réactions à la vue de Betty furent peu surprenantes : - Vingt dieux ! s’écria la première fille. Que ce manteau est hideux ! - Cré bon sang ! s’exclama la seconde. Et cette fille n’est point mieux ! - … je… où… où suis-je ? s’éveilla Betty, encore un peu fatiguée. - Dans notre ferme, tiens ! répondit la fermière. Nous sommes spécialisées dans les produits naturels, ainsi que les repas sains et les pâtisseries artisanales de grand-mère hypercaloriques. - … ça devrait suffire pour me cacher, pensa Betty. Mon père n’ira jamais me chercher dans un tel endroit… - Pourquoi ce manteau a une couleur aussi agressive ? - C’est une longue histoire. Mais… est-ce que je pourrais rester ici quelques temps ? - Et pourquoi donc ? - Je suis une pauvre orpheline, mentit Betty, mes parents sont morts dans un accident de train, et j’ai été séquestrée dans un orphelinat délabré, vivant dans des conditions insupportables, d’où je me suis échappée et… - Ma petite, tu as l’air un peu trop âgée et, vu les affaires de luxe que tu as, ça m’étonnerait que ton histoire soit vraie. - … bon, d’accord, j’ai dix-sept ans et j’ai juste quelques problèmes avec mon père, mais je n’ai pas envie de le revoir pour le moment. Alors je peux rester ici ? - Je te préviens, si on accepte, il faudra t’investir dans l’activité de cette ferme ! - Peu importe, je ferai ce que vous me demanderez. - D’accord. Finalement, Betty se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de trouver une autre solution. Elle n’était pas du tout habituée aux tâches ménagères, ni au contact avec les animaux de la ferme. Lorsqu’elle devait aller nourrir les cochons, elle glissait presque toujours dans une flaque de boue ; lorsqu’elle avait fini de nettoyer le carrelage de la cuisine, elle devait recommencer sous prétexte que l’une des deux filles arrogantes ne voyaient pas l’éclat naturel de leur beauté dedans (ce qui était normal, vu que c’était difficile de voir quelque chose qu’on n’avait pas…) ; lorsqu’elle triait les déchets, elle se faisait taper sur les doigts car elle ne faisait pas la différence entre les morceaux de savon et les déchets ordinaires… Bref, pour le moment, elle s’imagina ce que devait vivre Cendrillon ; mais ça, c’était une autre histoire. Mais elle s’accrocha, sachant que c’était pour le moment son seul refuge à peu près sûr. Après une semaine de jérémiades et autres plaintes de sa part, Betty eut finalement la permission d’aller en ville, parce qu’elle devait acheter quelques bricoles pour les filles. Elle se pomponna alors, usant à peu près tout le maquillage qu’elle avait emporté, et s’habillant avec la robe « couleur de soleil », après avoir hésité pendant deux heures entre celle-ci et les deux autres qu’elle avait emportées. On en aurait presque oublié sa laideur naturelle. Elle profita bien de sa journée pour aller s’amuser, déambuler dans les rues, voire même acheter une bague (fantaisie) qui irait avec sa robe. Elle en trouva finalement une, qui n’était pas trop chère, qui allait bien avec la robe et, surtout, qui rentrait dans l’un de ses horribles doigts boudinés. Parallèlement à sa journée, quelqu’un, de l’autre côté de l’avenue, fut littéralement frappé par l’éclat de sa robe. Il s’imaginait, bien qu’il n’eût pas vu le visage de la fille, que le bijou était à la hauteur de l’écrin, c’est-à-dire que la fille était aussi belle que la robe. Même si ce n’était vraiment pas le cas, il y pensa toute la journée. Lorsque Betty rentra à la ferme, elle fut sur le point de se prendre une raclée, car elle s’était tellement amusée qu’elle avait oublié d’acheter ces fichus foulards pour les deux filles. Mais elle s’en sortit de justesse, car on avait bien trop besoin d’elle pour la tuer tout de suite. La fermière l’interpela alors : - Bon, j’ai une commande de « délicieux cake artisanal au naturel de bonne-maman » à satisfaire, mais ma machine à faire de la pâte à gâteaux est en panne. - C’est ça que vous appelez des pâtisseries artisana… - Oui, bon, à la longue, faire les mêmes recettes, c’est… lourd. Et puis, en fait, on a oublié la recette. Tu dois bien avoir une idée de recette de cake, non ? - … je crois… - Bon, on ira plutôt en chercher une sur Internet, pour être sûres. En attendant, comme tu dois l’avoir deviné, j’ai besoin de quelqu’un pour me faire ce cake ! Alors au travail ! C’était bien la première fois qu’elle devait faire un travail dans ce genre… heureusement, elle s’en sortait assez bien en cuisine. A un moment, elle enleva sa bague, qui la gênait. Mais lorsqu’elle l’enleva, elle lui glissa des doigts, et tomba quelque part, sauf que Betty n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Tant pis, elle la chercherait après, car si elle ne finissait pas son cake à temps, elle se ferait étriper… Le soir était tombé, et Betty était fatiguée. Elle avait fouillé tous les recoins de la cuisine, sans retrouver sa bague. A un moment, elle pensa même qu’elle pouvait être tombée dans la pâte à gâteau… mais elle écarta cette idée de son esprit. Ce serait tout de même absurde qu’une chose pareille n’arrive… Pourtant, le même soir, quelqu’un d’autre allait vérifier cette hypothèse… en ville, une mère au foyer venait justement de commander un délicieux cake artisanal au naturel de bonne-maman pour le dessert. Mais son fils aîné, trop préoccupé par cette fille à la robe couleur de soleil qu’il avait vue le jour même, allait-il en manger ? - Tu n’as pas touché à ton dîner, Harry. Tu n’as pas faim ? - … non… - Moi je sais ce qu’il a ! hurla sa petite soeur, à côté de lui. Il est amoureux ! - La ferme, sale petite… - Hé, les enfants, on ne se dispute pas à table. Allez, Harry, goûte au moins à ce délicieux cake artisanal au naturel de bonne-maman, ça te changera peut-être les idées. D’autant plus que, pour une fois, on dirait qu’il a bien été fait à la main et non pas produit de manière industrielle comme d’habitude… - … bon, mais c’est bien pour te faire plaisir. La mère coupa le cake en quatre parts et servit ses enfants. Harry, peu convaincu, commença par une bouchée timide, puis, se rendant compte à quel point ce cake était délicieux, finit par dévorer sa part. - Ah, on retrouve le sourire, hein ? Mais mange plus lentement, quand même, tu risquerais de t’étouffer sinon. Mais il ne l’écouta pas ; et, soudainement, il s’étouffa, ce qui inquiéta ses parents, qui appelèrent les urgences. Tard dans la nuit, à l’hôpital, Harry fut hors de danger. On venait de comprendre pourquoi il s’était étouffé en mangeant sa grosse part de cake ; en effet, le médecin montra du doigt une bague qui s’était égarée dans le gâteau. - Ca alors, s’exclama la mère. Je te le jure, ils vont m’entendre, à la ferme ! Et le propriétaire de cette bague va vraiment regretter d’avoir mis en danger la vie de mon Harry chéri ! Harry, mon prince, mon petit prince… - Mais maman, j’ai 18 ans, bon sang ! Arrête de dire que je suis petit ! Il s’était remis de l’opération plutôt rapidement. - Et puis, après tout, le ou la propriétaire de la bague ne l’a peut-être pas fait exprès… Il n’était pas aussi remonté que sa mère. En effet, il avait le pressentiment que cette bague dans le gâteau était peut-être un signe… Le lendemain, on reçut un étrange coup de téléphone à la ferme. Et lorsque la fermière décrocha, elle eut du mal à comprendre… - C’est pourquoi ? - Empoisonneurs… verrues… oser piéger une pâtisserie pour envoyer mon fils aux urgences… - … je n’ai pas compris votre demande. - Ordures… je vous jure que je porterai plainte… - Mais de quoi parlez-vous ? - Attendez donc… que j’arrive avec la bague… vous verrez que, pour son propriétaire, ça va mal aller ! La fermière resta perplexe. Mais elle comprit, lorsque, une demi-heure plus tard, l’une de ses clientes arrivait, l’air furieux, que quelque chose n’allait pas. - Madame Delapoix ! Vous avez l’air contrariée… - Ce cake fait maison, c’était un prétexte pour y mettre n’importe quoi, hein ? - Ah oui… nous sommes désolées, mais notre machine à faire les gâteaux est tombée en panne, et nous avons dû improviser une recette… euh… artisanale, bien entendu. - Il s’agit bien de ça ! Pourriez-vous mettre cette bague à votre doigt ? - … si ça peut vous faire plaisir… Elle tendit une grosse bague à la fermière, qui n’était pas du tout à la taille de son doigt. - … bon. Où sont vos filles ? - Pourquoi donc ? - Qu’elles essayent cette bague elles aussi. Il me faut un coupable ! Les filles descendirent les escaliers et tombèrent nez-à-nez avec elle. - Qu’est-ce qu’il y a ? - Il y a que cette bague a failli tuer mon fils ! - Et alors ? - Enfilez-la ! - Ca ne va pas ? Elle est bien trop grosse… vous voyez, elle ne nous va pas. De toute façon, pour qu’elle fasse cette taille, c’est que son ou sa propriétaire ait des gros doigts… comme… Betty, qui écoutait la conversation, se sentit concernée, et tenta de filer vers la sortie. Elle échappa de peu au regard des autres, réunies dans la cuisine, mais fit accidentellement sonner le carillon à la porte d’entrée, ce qui attira leur attention. Elle tenta de se cacher dans le manteau de fourrure vert fluo, qui était suspendu à un porte-manteau près de la porte. En vain. - … comme elle ! Tenez, je suis sûre que si vous lui passez la bague au doigt… … elle rentrait. C’était bien la bague de Betty. En temps normal, elle aurait été contente de la retrouver, mais apparemment, comme elle avait causé des problèmes, ça ne l’arrangeait finalement pas. Madame Delapoix, la coupable ayant été trouvée, sortit alors l’air à la fois triomphal et furieux. Elle tira l’oreille de Betty, qui était encore emmitouflée dans son horrible manteau, et l’entraîna ainsi jusqu’à sa voiture, puis jusqu’à l’hôpital, dans la chambre de son fils. - Mon chéri, voici la coupable ! La coupable, voici mon fils ! Faites-lui donc des excuses pour avoir failli l’étouffer avec votre bague à la… - … heu… je… Betty était gênée à la fois par la situation, mais aussi par le garçon, qui avait l’air tout aussi gêné. En effet, Harry ne savait pas s’il devait être heureux de rencontrer cette fille du destin, ou furieux qu’une garce vert fluo ait failli le tuer. Elle retira alors son manteau, car il faisait une chaleur étouffante dans l’hôpital, et c’est là qu’Harry put admirer la robe splendide qu’il avait vue la veille. Même s’il voyait encore flou suite à son opération, il l’aurait reconnue entre mille. - Maman… je veux… sortir avec… cette fille… - Mais tu es tombé sur la tête ? C’est un vrai laideron… et je te rappelle que… - C’est… ma… destinée… - Il doit être encore un peu dans les vapes après son opération, pensa le père. Après tout, s’il veut qu’ils soient ensemble, on peut le tolérer jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux… Betty ne se fit pas prier pour accepter de sortir avec Harry. D’une part, elle savait que c’était le seul moyen de se sortir indemne de cette situation, et d’autre part, elle aurait des distractions bien moins mornes qu’à la ferme. La ferme… pourquoi y était-elle allée, d’ailleurs ? Elle se souvint finalement que son père avait eu l’idée tordue qu’elle remplace sa mère. Eh bien maintenant, elle avait une bonne excuse pour ne pas satisfaire son désir ! Elle pouvait rentrer chez elle en toute tranquillité. Son père, après avoir passé une nuit à vomir et s’être inscrit aux Alcooliques Anonymes, fut bien ravi de revoir sa fille en bonne santé, et était également satisfait de voir qu’elle sortait avec un garçon qui lui plaisait. Bon, il fallait qu’elle investisse dans le maquillage et les jolies robes, et que lui soit un peu moins romantique et un peu plus terre-à-terre, mais ça leur suffisait, car ils vécurent heureux. Mais ils ne projetèrent pas d’avoir beaucoup d’enfants pour le moment, étant donné que c’était encore un peu prématuré à leur âge. Commentaire: Un texte plutôt long, bien construit. On dénote une qualité de rédaction dans son travail. Il a fait le choix d'un conte qui n'est pas des plus appréciés par les enfants, certainement du fait de sa dimension plus réaliste qu'épique. Une dimension qu'il a su garder et même accentuer en le remaniant. Du beau travail donc. *Originalité: 16 Points *Intérêt de l'histoire: 12 points *Qualité de la rédaction: 17 points *Orthographe: 10 points *Respect du thème: 15 points *Lien avec la légende choisie: 9 points *Bonus: 3 points (raison: mention spéciale à la dernière phrase!) Note finale: 82 Points!------------------------- ------------------------- >Bibux, qui adapte la légende An Ankou (une légende celtique, google est votre ami) à la sauce "Scénario RM":- Spoiler:
Filzier est le dernier mort de l’année, comme le veut la coutume, la Mort a décidé de faire de lui son ‘Ankou’, son serviteur. Son métier sera donc de ramasser dans sa charrette les âmes des défunts, de n’apparaître aux vivants que si ceux-ci meurent dans l’année, et de passer les âmes du monde des vivants à celui des morts. C’est une activité difficile, même quand on a passé le stade de la vie et qu’on ne se fatigue pas après un effort. Mais il la mène à bien. Mais un jour de Septembre, il se verra dans l’obligation de faucher sa propre fille… Il décidera donc d’arrêter cette activité sordide, et fera tout pour se débarrasser de ce rôle. Il ira même jusqu’à défier en duel son Maître lui-même. Après l’avoir vaincu, il se rendra compte avec effroi que ce n’était qu’un simple serviteur, un ancien Ankou… La Mort, ou Maître du Temps, comme il est appelé, est caché dans sa véritable Antre, dans le monde des morts, le lieu où sont envoyées les âmes… Filzier devra sacrifier son apparence d’Ankou pour y entrer, et devenir ainsi une âme comme une autre… Les multiples serviteurs de haut-rang l’empêcheront d’atteindre le lieu où se trouve la Mort, l’Antre du Maître du Temps… Mais il fera preuve de ruse pour y arriver, et réussira à atteindre son but… Il défiera son ancien maître dans l’apparence ridicule qu’est celle d’une âme. Mais l’on a qu’un seul destin, et il se trouve que celui-ci est écrit par le Temps… Après avoir subit une cuisante défaite, la Mort se saisira de sa Faux, et réduira l’âme de Filzier en poussière… Ainsi, l’ancien Ankou termina son histoire comme elle avait commencée, et l’on n'entendit plus parler de lui… Mais certains chuchotements laissent entendre que tous les ans, l’Ankou peut laisser en vie les personnes de sa famille… Commentaire: Ici, c'est un peu trop court. Plus un synopsis qu'un vrai scénario. Qui plus est, on tombe vite dans le cliché du personnage qui doit vaincre la mort alors qu'il y avait moyen de partir dans quelque chose de vraiment très intéressant avec cette légende. Le fait que le héros de l'histoire soit un faucheur est quand même sympa, ça fait un personnage avec son caractère, sa mission à laquelle il ne peut déroger, mais ses sentiments qui peuvent parfois aller à l'inverse des ses actions...etc. *Originalité: 7 Points *Intérêt de l'histoire: 9 points *Qualité de la rédaction: 12 points *Orthographe: 10 points *Respect du thème: 12 points *Lien avec la légende choisie: 9 points *Bonus: 3 points ( en raison de ce héros si particulier) Note finale: 62 points!----------------- ----------------- >Kitu14, avec sa légende inventé:- Spoiler:
Le voleur envolé
Lundi, huit heures. Ouverture du Splendide. Grand, imposant, constitué d’une myriade de boutiques de luxe. Le rêve de tout voleur. Le seul fait d’y pénétrer par effraction et d’en ramener ne serai-ce qu’une montre, suffirait à envoyer n’importe qui au Panthéon des cambrioleurs. Mais bien sûr, c’était quasiment impossible. Un système ultra complet d’alarmes sophistiquées directement reliées au commissariat le plus proche, des détecteurs d’ADN, des gardes faisant des rondes fréquentes jour et nuit accompagnés de féroces molosses et des portes blindées qui descendaient la nuit suffisaient à faire de cet endroit un bâtiment aussi bien gardé, si ce n’est mieux, que Fort-Knox. Son directeur, en effet, était un homme très prévoyant et n’avait pas peur d’employer les moyens les plus onéreux pour protéger son précieux magasin. Rien ne lui était impossible, il était prêt à tout pour défendre le centre commercial, qui était sa seule raison de vivre. L’entrée en était gigantesque, de la taille et de la dimension d’un éléphant. La route qui y menait était longée de palmiers, comme si ça n’était pas qu’un centre commercial, mais bel et bien le plus prestigieux hôtel que l’on n’ai jamais vu. Les plus grandes personnalitées venaient des quatre coins du monde pour l’admirer et acheter les rares objets qui y demeuraient.
La façade avant n’était pas moins magnifique, bien au contraire. Elle étincelait d’or comme si elle en était recouverte. Le côté gauche du magasin était en miroirs, ce qui faisait que dés qu’il y avait du soleil, le mur était illuminé et pouvait même changer de couleur selon l’intensité du soleil. Le côté droit du magasin, plus artistique, avait été peint par les plus illustres artistes de l’époque. Des dizaines de peintures gigantesques se chevauchaient, représentant des scènes mythologiques comme le combat à mains nues d’Hercule contre Cerbère, ou encore des vieux tableaux agrandis, tels Le Cri d’Edward Munch ou encore La Joconde de Léonard de Vinci, reproduis comme à l’original sur le mur. C’était magnifique, en même temps que fascinant et émouvant. Le côté le plus ordinaire était certainement la façade arrière. Initialement prévue pour y mettre en vitrine les objets les plus rares du magasin, le directeur l’avait transformée en mur d’escalade après la première tentative de cambriolage, durant laquelle le voleur serait tombé de près de cinquante mètres de haut. Cette façade n’en était pas moins un énorme succès, car un mur d’escalade aussi colossal ( une centaine de mètres de haut, plusieurs montées possibles pour les novices, les confirmés et les experts, chaque piste ayant des prises plus ou moins rares, une sécurité extrême avec des harnais accrochés à de solides barres de métal et des matelas pour plus de sécurité ) ne pouvait être ignoré des sportifs ou même des curieux. En bref, ce centre commercial était magnifique. Tellement magnifique qu’au fil des jours, des semaines, des mois, la convoitise grandissait. A chaque tentative ( bien entendu ratée ) de cambriolage, le directeur devenait de plus en plus renfrogné. Un matin, alors qu’il faisait sa ronde solitaire comme à son habitude, on le vit alors qu’il se tenait au sommet du magasin, au bord du vide, les yeux exorbités. La police fut appelée et des marchandages furent proposés, mais rien à faire, le directeur ne voulait rien entendre. Au bout d’un moment, il parvint à vaincre sa peur et sauta.
Dans la journée, tous les gardes furent interrogés un à un, mais personne ne savait rien de cette histoire. Il ne manquait qu’un garde, celui qui accompagnait habituellement le directeur pour sa ronde. L’entrée du magasin fut donc très difficilement forcée par la police, et le garde fut retrouvé apeuré au milieu du hall d’entrée. Après avoir été réconforté et mené au poste de police, il accepta de délivrer la raison du suicide du directeur, en revenant à plusieurs semaines en arrière :
Le fils du directeur, Jonathan, avait malheureusement choisi la mauvaise voie. Il était cambrioleur, mais pas n’importe lequel. Digne d’Arsène Lupin, il avait commis des méfaits d’une précision et d’une discrétion remarquable. Il avait longtemps hésité à s’attaquer au Splendide, mais après une dispute particulièrement violente, son hésitation stoppa net. Mais il avait besoin d’un plan.
Il devrait déjà désactiver les alarmes. Pour ce faire, il n’y avait qu’un seul moyen : couper le groupe électrogène. Ce dernier était situé sur le toit du magasin. Il devrait donc entreprendre l’escalade de la façade arrière du magasin de nuit, seul, sans aucune sécurité. Ce ne serait pas le plus facile, mais il faudrait faire avec. Ensuite, il lui faudrait s’occuper des détecteurs d’ADN, qui ouvraient les portes blindées. Facile, il n’aurait qu’a subtiliser discrètement une mèche de cheveux à son père. Les gardes, par contre, seraient plus difficiles à éviter. Il n’y avait en effet qu’un très court laps de temps pendant lequel ils se reposaient, et il lui faudrait étudier les rondes pendant quelques jours.
Trois semaines plus tard, Jonathan était fin prêt. Le soir, il partit avec son sac à dos, prenant comme excuse une prétendue « randonnée nocturne » dans le cadre de son lycée. Le sac à dos en question contenait une corde, une paire de tenailles, un sachet avec une mèche de cheveux de son père et un faux diamant ( que l’on trouvait pour assez peu dans certains magasins ). Arrivé au Splendide, il entreprit la longue et difficile montée du mur d’escalade. Il s’était entraîné plusieurs fois au cours des dernières semaines et était devenu un expert en matière d’escalade. Malgré cela, il eut quand même beaucoup de mal à gravir la façade. Au sommet, il sortit ses tenailles et coupa le fil reliant le groupe électrogène au magasin. Pour les alarmes, c’était réglé. Jonathan passa par le conduit de ventilation et arriva juste au dessus du hall du magasin. Il attendit quelques minutes, le temps que les gardes finissent leur ronde, puis à l’aide de sa corde, se laissa glisser en bas. Il y était arrivé ! Pourtant, Jonathan n’était pas encore au bout de ses peines … Là, devant les escaliers menant aux boutiques, une gigantesque porte blindée, et pas de détecteur d’ADN en vue ! Il devait être caché. Le jeune homme regarda à droite, à gauche, puis constata une chose étrange ; Une lueur bleutée émanait de derrière une plante. Il s’en approcha à pas de loup, puis vit enfin ce qui l’intéressait : le détecteur d’ADN ! Il sortit donc la mèche de son sac et la posa sur le réceptacle servant à identifier la personne. La porte blindée s’ouvrit, et il monta l’escalier. Il courut devant la boutique qui l’intéressait. Cette dernière avait été construite il y a quelques temps, mais pas encore ouverte. La curiosité naturelle de Jonathan l’obligea donc à s’arrêter en premier devant cette boutique. Il sortit son faux diamant et dessina un grand cercle dans la vitrine. Il le posa à terre et entra.
Il avança, avança, avança dans les profondeur ténébreuses de la boutique, se maudissant intérieurement de ne pas avoir emporté de lampe de poche. Il commençait à avoir peur, il ne voyait absolument rien. Au bout d’un moment, une clarté apparut loin devant. Il courut à toute vitesse pour l’atteindre, comme poursuivi par Satan lui-même. Et là, il fut émerveillé de ce qu’il vit. Des montagnes d’or, de diamants, de perles s’étendaient devant lui. C’était comme si il était devant un soleil tellement cela étincelait. Il était si subjugué par cette splendeur qu’il ne vit pas l’horrible chose s’avançant lentement vers lui … Sentant une présence étrange derrière lui, Jonathan se retourna brusquement et poussa un véritable cri de terreur ! Il s’enfuit dans la boutique, tâtonnant dans le noir pour chercher il ne savait trop quoi, une lumière, une porte. Il courut dans tous les sens, mais plus il avançait, plus l’haleine fétide et la respiration rauque de la créature semblaient s’approcher de lui. Peu à peu, la fatigue l’envahit et vint un moment où, ne pouvant plus avancer, il s’écroula par terre. Sa dernière vision fut celle de la créature s’approchant lentement vers lui, puis il s’évanouit … Le lendemain, le Splendide n’était plus qu’un tas de cendres. Cette affaire fut classée secret défense par le gouvernement, car la chose qui avait été libérée par Jonathan ne devait pas être connue de quiconque. Plus jamais. Commentaire: Un texte assez long et de qualité. Le reproche qu'on pourrait lui faire est qu'il a plus l'air d'une nouvelle que d'une légende à proprement parler. Ensuite, la fin est quelque peu étrange, tout était réaliste, puis ça se termine avec un concept quasiment à la Resident Evil. Etrange. On subit un choc, et on reste un peu sur sa faim. Malgré tout, c'est bien écrit. *Originalité: 17 Points *Intérêt de l'histoire: 17 points *Qualité de la rédaction: 18 points *Orthographe: 9 points *Respect du thème: 4 points *Lien avec la légende choisie: 0 points *Bonus: 5 points (l'effet produit par la fin, voulu ou pas, il choque, on est comme happé vers un autre contexte, tout prend un sens différent) Note finale: 70 points!------------ ------------ Tiroflan, qui adapte en scénario une fable de Jean de la Fontaine:- Spoiler:
En or trouble
Synopsis :
Il y a déjà bien longtemps, un bûcheron perdit sa hache dans les bois. Etant son seul bien, il implore alors les dieux de l'aider, tout désespéré qu'il était. Hermès, le dieu voyageur, l'entend et vient à sa rencontre. Lui disant qu'il avait retrouvé la hache, il lui en montre une en or. Le bûcheron, honnête homme, lui déclare que ce n'est pas la sienne. Hermès lui montre ensuite une hache d'argent, et le bûcheron refuse une nouvelle fois. Hermès lui montre enfin la hache attendue, que le pauvre bûcheron reconnaît immédiatement. Pour sa bonne foi, Hermès le récompense et lui offre les trois haches. La nouvelle se répand et très vite, on aperçoit dans les bois foule de bûcherons plus ou moins coupeurs d'arbres ayant malheureusement tous perdu leur cognée. A chacun, Hermès apparait, et montre une hache d'or. Mais tous ces gens moins scrupuleux s'empressent de la demander, et finissent bien vite assommés. Et bien, la légende raconte que le bon bûcheron et la première des victimes d'Hermès s'appelaient Ionos et Béliclès.
Un ancien de Grèce qui raconte pour la dixième fois son histoire à ses pauvres petits-enfants.
C'est plutôt dur à admettre, mais souvent, chez les hommes, le conflit est l'occasion de progrès importants pour les belligérants, qui développent des trésors d'ingéniosité pour mettre à mal leur adversaire. C'est ainsi qu'une rivalité entre deux bûcherons, Ionos et Béliclès, a évolué avec les siècles en un conflit d'états. Pour détruire enfin la famille ennemie, les Ionos et les Béliclès ont tout essayé. Il y a quelques décennies, par exemple, une Juliette de la famille des Béliclès est allée séduire Roméo, l'unique héritier des Ionos, ceci fait elle s'est suicidée, pour que Roméo se donne la mort à son tour. Le complot a fonctionné, mais les Ionos ont pu avoir in extremis une autre descendance. A force de vice et d'ambition, les deux familles sont parvenues à la tête de deux états, qui ont pris leurs noms ; et la menace d'une guerre se fait de plus en plus forte chaque jour. A l'heure actuelle, le Vénaen, état qui assure la pérennité de la religion scélote dans le continent, tente tant bien que mal de maintenir la paix entre les deux monarchies grâce à l'argument religieux, mais il est clair que bientôt, cette raison ne suffira plus. Le grand ponte Elac, spécialiste en politique et directement sous les ordres du Souverain Pontife Emilion XVII, vient d'avoir une idée qui pourrait repousser un peu la date fatidique du commencement de la guerre : il s'agirait de retrouver la vérité à propos de cette légende des deux bûcherons, qui seraient les ancêtres des deux familles rivales. Le principe est simple : proposer une trêve aux familles, le temps de rechercher quel ancêtre est le bon bûcheron, lequel est le cupide ; et essayer de présenter cette question comme la cause globale du conflit entre Ionos et Béliclès. Comme les deux pays n'ont pas de passé guerrier, le ponte a deviné que les familles ne se sentent pas encore tout à fait préparées à la guerre (mais se sentent obligées de la déclarer, avec leur conception bizarre du panache), et il comprend que cette proposition de trêve sera acceptée, même s’il ne fait aucun doute pour tous que la légende est montée de toute pièce, à cause du simple fait qu’Hermès n’existe pas. Le temps ainsi gagné devrait permettre au Vénaen et aux états voisins de trouver d’autres idées pour apaiser les tensions.
Mais ce qu’Elac ne devine pas, à cause de ses convictions religieuses, c'est qu'il y a vraiment une vérité à découvrir derrière la légende, et que l'équipe qu'il va mettre sur pied pour ce travail d'archive et d'enquête va trouver des choses dangereuses... et pas seulement pour les Ionos et les Béliclès.
Scénario, grandes lignes : Au début de l’aventure, le grand ponte Elac regroupe trois personnes, un prêtre logicien et spécialiste de l’information (Voléo), une archiviste (Tsaïlé) et un garde du corps pour la protection des deux premiers (Clavic) ; il leur demande de lever le voile sur la très connue légende d’Hermès et le bûcheron. Surpris de cette mission, vu que la légende ne peut qu’être fausse, puisqu’elle met en jeu Hermès, un des dieux inventés dans l’antiquité et qui ne peuvent exister en regard de la religion scélote, le trio s’attache néanmoins à leur mission avec diligence, ce qui les amène bientôt à partir pour la Grèce, pays clé de l’antiquité, dans le but d’interroger plusieurs experts locaux.
En chemin, ils seront menacés tour à tour par des groupes provenant d’Ionos et de Béliclès, dont les dirigeants aimeraient évidemment que leur ancêtre soit le bon bûcheron, et ont donc décidé de donner un coup de pouce à la vérité. Plus grave encore, ils sont ensuite attaqués par une paire d’assassins d’appartenance inconnue. Le trio arrive malgré tout en Grèce et parvient à prendre rendez-vous avec certaines autorités intellectuelles de la capitale, Sparte. Durant la nuit qu’il de repos qu’ils se sont accordés, nos émissaires sont encore une fois attaqués, mais la tentative d’assassinat échoue encore une fois. Par contre, la moitié des contacts de l’équipe est tuée cette même nuit, et l’autre moitié disparait. Voléo réussit tout de même à trouver un étrange parchemin chez l’une des victimes, que Tsaïlé décide de garder, pour le traduire. L’équipe se dépêche ensuite de repartir vers le Vénaen, assez peu rassurés par leur situation en Grèce. Le retour se passe sans encombre.
Sachant que Voléo et Tsaïlé ne pouvaient rien trouver, Elac considère la mission comme réussie (les menaces d’Ionos et de Béliclès montrant que les chefs des deux familles ennemies se sont intéressées à l’enquête) et Voléo, Tsaïlé et Clavic retournent à leurs occupations respectives, pendant qu’Elac, soudainement inspiré par la fameuse légende, élabore un plan visant à bafouer l’image des familles Ionos et Béliclès, de manière à leur faire perdre l’appui qu’ils ont trouvé auprès de leur population. Il imagine ainsi un sacre truqué des deux rois par le Souverain Pontife Emilion XVII, lequel approuve.
Ainsi donc, les rois d’Ionos et de Béliclès sont invités tous deux au Vénaen, ce qu’ils acceptent. Une cérémonie de sacre est organisée, les monarques ennemis sont prévenus qu’ils passeront une épreuve à l’issue de laquelle un seul roi sera choisi pour être sacré empereur, ce qu’ils acceptent encore (et sans mal). Avant le début de cette épreuve, les deux rois sont amenés, en public, devant quatre couronnes, l’une portant l’inscription ‘Empereur du monde’, l’autre ‘Empereur d’Europia’, les deux dernières ‘Empereur d’Ionos’ et ‘Empereur de Béliclès’. Emilion XVII leur demande de choisir avec quelle couronne chacun veut il être sacré. Les deux hommes, par défi, se disputent aussitôt la première couronne. Tous deux sont immédiatement assommés, et Emilion XVII annonce, devant les notables des deux royaumes, que l’enquête pour retrouver l’identité de l’honnête bûcheron de la légende avait révélé que les ancêtres Béliclès et Ionos faisaient en fait tous deux partie des hommes cupides. Le Pontife ajoute ensuite que les choses n’ont manifestement pas changé avec les siècles, ce qui achève définitivement la crédibilité des deux rois.
Dommage pour Emilion XVII, la ruse ne porte pas ses fruits : le roi de Béliclès est victime d’un complot ourdi par celui d’Ionos, et il y succombe. Le monarque restant, avec la petite armée qui l’a suivi au Vénaen, force le Souverain Pontife à le sacrer ‘Empereur du monde’ et rentre en Ionos. Il y sera tué quelques mois plus tard par un envahisseur voisin, mettant définitivement fin au règne des Ionos. De leur coté, la famille de Béliclès est tuée par un soulèvement populaire quelques semaines après le ‘sacre’.
Pendant ce temps, Tsaïlé parvient à déchiffrer le parchemin. Il s’agit en fait d’un rituel magique visant à invoquer Zeus, chef du panthéon grec. L’archiviste pense donc qu’accomplir ce rituel apportera donc une preuve supplémentaire de l’inexistence des dieux grecs (puisqu’elle est convaincue que rien ne va se produire). Elac donne l’autorisation nécessaire à Tsaïlé, et rassemble de nouveau Voléo et Clavic pour l’accompagner. Conscient de la dangerosité de leur précédente mission, Elac met au service de Voléo un des capitaines de la prestigieuse garde du palais du Vénaen, Vircator. Le groupe de quatre repart donc vers la Grèce, en quête d’ingrédients pour le prétendu rituel. Ils seront au cours de cette recherche continuellement attaqués par des assassins totalement inidentifiables.
Vient enfin le moment où tout est prêt. Nos héros gagnent le mont Olympe, lieu où doit se produire l’invocation. Ils sont encore une fois agressés par un groupe d’hommes masqués, mais cette fois, après les avoir vaincu, Voléo reconnait l’un des experts disparus, habillé en grand prêtre antique. Le rituel peut prendre place. Dans un tourbillon de torrent et de fumée, n’apparait… rien du tout ! Le rituel a échoué, un point de plus pour la religion scélote. Mais l’instant de satisfaction dure à peine. Ils sont entourés. D’autres anciens experts, et assassins. Le haut prêtre manifestement le plus puissant prononce deux ou trois formules en grec ancien… et cette fois, un jeune homme habillé avec un casque et des sandales ailés fait son apparition. Pas de doute, il s’agit bien du dieu mythologique Hermès ! Le prêtre lui donne l’ordre d’attaquer le groupe, mais cet ordre semble irriter le Messager. Ce dernier se retourne et commence à massacrer les rangs des assassins et des prêtres ! L’équipe du Vénaen profite de la confusion pour s’échapper, et retourne à triple vitesse auprès du ponte Elac.
Erreur ! Lorsque Voléo parle de l’apparition d’Hermès, le ponte fronce seulement les sourcils ; mais la nuit suivante, Vircator a juste le temps de réveiller les trois autres avant qu’on ne vienne les arrêter. Accusés de blasphème par une institution religieuse solidement implantée sur tout le continent d’Europia, le groupe n’a d’autre choix que de fuir, encore une fois. Dans un premier temps, les quatre aventuriers s’abritent dans une bâtisse reculée au milieu des bois, toujours au Vénaen, mais il devient rapidement évident que leur pays ne sera jamais plus sûr pour eux. Leur seule solution consiste donc à retrouver la secte grecque et à s’y infiltrer pour vérifier si le Hermès aperçu était vraiment un dieu ou non. Les voilà repartis pour la Grèce.
Quatre ans plus tard, Clavic réussit enfin à entrer en contact avec la secte, et, en l’affaire de quelques semaines, le groupe au complet est infiltré. Faisant mine de ne pas se connaître, les quatre héros accomplissent des missions différentes, avec des alliés de circonstance. Bientôt il est proposé à Tsaïlé de participer à un rituel. Les trois garçons se placent en espion sur le lieu de la cérémonie, laquelle tourne rapidement au vinaigre : Tsaïlé devait être sacrifiée ! Les hommes interviennent, vainquent les prêtres. Mais l’équipe été donc de fait été découverte ! Ne se posant plus de question, Vircator décide de nettoyer la planque de la secte et de chercher des indices concernant l’invocation des dieux mythologiques.
Dans la bibliothèque de la secte, Tsaïlé découvre enfin le but de la secte : ranimer les dieux grecs antiques, actuellement en état de latence. Manifestement, ces dieux ne sont pas du tout sous le contrôle de la secte, et ne sont pas des dieux foncièrement mauvais ; Hermès, par exemple, n’a pas supporté qu’on l’appelle pour tuer des gens. Zeus n’a pas été réveillé, voilà pourquoi il n’est pas apparu lors du rituel d’invocation. Cette découverte ébranle complètement le groupe, car non seulement toute la culture religieuse dans laquelle ils étaient baignés s’effondre, mais en plus, ils ont désormais la certitude que jamais plus ils ne pourront rentrer chez eux.
Et Voléo a une idée terrible : demander à Hermès de leur retrouver leur vie d’antan ! Le groupe se remet donc en recherche des ingrédients pour l’invocation du Messager. Le rituel recommence. Hermès apparaît ; à chacun, il dit avoir retrouvé leur vie passée, à chacun il montre une version de leur vie luxueuse et faste. Mais Voléo, Tsaïlé, Clavic et Vircator connaissent la légende, eux… Commentaire: Un très bon travail. Tiroflan a su partir d'une fable pour en faire un scénario bien particulier qui s'adapte très bien à un jeu. On pourrait peut-être reprocher cette surenchère de complots politiques qui nous perdent un peu (c'est pire que Suikoden V, c'est dire!). Malgré tout, le rédaction est bonne, et partir d'une fable n'est pas chose aisée. A vrai dire, j'ai eu l'impression de lire un scénario de Zephyre (pour ceux qui le connaissent). Ceci est à prendre comme un compliment. *Originalité: 17 Points *Intérêt de l'histoire: 18 points *Qualité de la rédaction: 14 points *Orthographe: 10 points *Respect du thème: 13 points *Lien avec la légende choisie: 9 points *Bonus: 2 points (pour être parti d'une fable) Note finale: 83 points!----------------- ----------------- Au coude à coude avec l'excellent participation de garsim, c'est donc Tiroflan qui remporte ce concours! C'était un peu l'invité surprise (dans la mesure qu'il m'a envoyé sa participation alors que je pensais que je n'en recevrais plus, mais en temps et en heure donc tout va bien), et il a su faire son trou et sortir vainqueur du tournoi! Un grand bravo à Tiroflan!Bravo à garsim aussi, qui est passé à deux doigts de la victoire! Et merci à tous les participants! |
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