J'viens poster le début d'un texte sur lequel je bosse depuis quelque temps, voili voilou.
(si z'avez des commentaires, critiques, etc, je suis preneur évidemment)
Ainsi vit l’amour
Il est étonnant de constater que l’être humain a tendance à s’attacher davantage aux pires de ses semblables, comme si la répulsion naturelle et l’inimitié acerbe dont se fardent ces créatures là avaient plus d’appas que toute la vertu que notre altière race veut se targuer de posséder.
Plus étonnant encore, il est capable de s’éprendre de bribes d’autres êtres, comme si ceux-ci pouvaient renaître de ces cendres poussiéreuses du passé ; d’un coup de soupir, la jeune et frivole doucette regagne toute la substance de son corps et la montagne de désirs qu’il procurait à son prétendant.
Pour tout vous dire, je ne sais si vous avez déjà vécu cela et j’ose parier que vous n’en connaissez pas la moitié du début de l’avant-commencement ; comment cela vient, comment cela grandit, comment cela se tapit au fond de votre cœur, entre votre sang et vos reins. Et pour être sincère, je serais rassuré de savoir que vous êtes totalement étrangers à telle maladie.
Cette maladie, il est en une ville quelconque un homme qui la connaît bien ; cet homme, âgé d’à peine une vingtaine d’années, ne fut que souffrance et frustration ; un condensé de douleur broyant, écorchant son cœur pathétique. Et c’est à coup d’espoir, le « sale espoir », qu’il maltraitait son âme torturée.
Il est maintenant approprié de présenter cet homme ; un peu rustre, rustre mais svelte ; la carrure élancée et la peau blême, il savait cependant allier à merveille sa silhouette avec sa tenue vestimentaire. Des vêtements sobres mais élégants ; discrets, oui, mais remarquablement discrets. Il était, malgré son apparente nonchalance, plutôt sûr de lui. Il menait sa vie comme il l’entendait et où il l’entendait, que ce fût au travail, en voyage ou dans ses rêves ; et ses rêves, son entourage savait avec quelle force et quelle conviction il y croyait : rien ne put jamais l’entraver dans quelque entreprise que ce fût.
Malgré tout ce bien que les augures avaient déposé sur le seuil de son logis, ce triste acteur passif d’une vie insidieuse, Tragédie des Tragédies, vit son existence bouleversée par l’arrivée d’une banale créature qui devint bientôt source de tous les malheurs. Femme, tu fus et resteras le péché originel.