J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, j'ai même fait des videos dessus. Finalement je publie mon test de ce jeu. Vous l'aurez compris, vous avez ici le test de Master of the Wind, un RPG développé par Artbane et Volrath sur RPG Maker XP. Il faut savoir que ce projet est développé depuis 2007 et qu'il a été terminé assez récemment. Pour moi, il est la preuve concrète que même avec RPG Maker, le custom ne fait pas toujours tout.. Si vous avez un jour suivi les Misao Awards (concours anglophone similaires aux Alex d'Or ici) vous verrez que dans la dernière session, ce jeu a pratiquement tout raflé. Le pourquoi du comment juste en dessous.

Une histoire passionnante et des personnages charismatiques


L'histoire de Master of the Wind se situe sur Solest et met en scène deux héros Cade Mistral et Bones, deux marchands d'armes le jour, qui deviennent deux super-héros la nuit pour protéger leur ville, Port Arianna des divers bandits et créatures qui tenteraient de s'en prendre aux habitants. Parlons de ces deux personnages. Cade Mistral, alias Shroud est un mage de vent sympathique et à la personnalité bien développée. Il sera secondé par Bones, alias Stoic, un guerrier squelette (sisi, vous avez bien lu, Stoic est un mort-vivant) ayant vécu près de 1000 ans. J'ai particulièrement adoré ce personnage pour plusieurs raisons, avec en tête son caractère bien trempé et ses répliques assez sympa (Le "I know all" qui ressort très souvent durant le jeu m'a fait sourire plus d'une fois ) . Ce personnage possède également l'un des backgrounds les plus complet que j'ai jamais vu dans un RPG !!! En effet, c'est près de 3 heures de cinématiques qui vous seront montrées pour expliquer toute son histoire qui s'étend donc sur les 10 siècles de son existence.


Ces deux personnages seront rapidement rejoints par d'autres alliés, notamment Finley Donner, alias The Baron, le voisin de pallier de Cade et Bones, un personnage particulièrement drôle. Ses disputes avec Stoic sont particulièrement marrantes. On trouve aussi Laurel Hargrove, une jeune guérisseuse-télépathe calme et gentille, qui contraste totalement avec les trois autres ainsi que Auburn Illiaca, mage de Feu, garde du corps d'un riche patron d'une chaîne de magasin et qui ne laissera pas Cade indifférent. D'autres personnages seront également temporairement jouable, mais tous sont assez sympathiques et développés. 7 personnages sont jouables au total.


Parlons de l'histoire en elle-même. Même si elle commence de façon assez classique, à savoir la poursuite et la capture des divers bandits qui s'en prennent à la ville de Port Arianna, un fil rouge va rapidement s'établir entre toute ces affaires, mettant notamment en cause un riche entrepreneur aux méthodes quelque peu douteuses et une mystérieuse organisation, la Main d'Arcadius (The Hand of Arcadius dans le texte). Au delà de l'histoire particulièrement plaisante à suivre, le jeu se dote aussi d'un énorme background, s'étendant sur plusieurs siècles avant les évènements du jeu. Entre les divers régimes au pouvoir, The Great Rain of Fire qui a complètement changé la face du monde, ou encore l'empire Gallien, le background de ce jeu est définitivement très complet. De plus, bien que il n'y ait, à une exception près, que des humains dans l'équipe, de nombreuses races, tel les elfes, les kobolds ou les trolls vivent sur le continent et chacun a sa petite histoire. Le jeu traite de nombreux thèmes, comme la religion, ou encore l'absolutisme, et le fait plutôt bien.

Pour terminer cette partie, je vais parler des antagonistes, particulièrement nombreux et ce, pour mon plus grand bonheur. C'est en effet l'une des première fois que je vois des personnages antagonistes aussi bien développés dans un jeu. Dans aucun cas, vous n'aurez affaire à un chevalier noir qui veut détruire le monde ou un aliéné qui veut changer la face du monde sans raison. Ici, chacun a ses raisons et ses convictions, ce qui fait qu'on se prend même parfois à avoir pitié de certains antagonistes et à les comprendre. Mes deux coups de coeur à ce niveau vont à Solik, un nécromancien aux intentions louables (créer un sort de résurrection parfait, permettant de ramener les morts à la vie) mais aux méthodes sans aucune éthique. Personnage vraiment très intéressant, classe et charismatique, et l'un des plus développé de tous. Vient ensuite Sparrow, (pas Jack, l'autre /sbaf) un mystérieux assassin travaillant pour le compte du riche entrepreneur Don Kovak, particulièrement puissant, prêt à tout pour atteindre ses objectifs et surtout, dont l'identité est inconnue pendant la majeur partie du jeu. La façon dont son histoire est menée nous permet d'élaborer des théories concernant son identité, théories qui peuvent se révéler totalement fausses par la suite. Un excellent personnage très classe, pour conclure.


Un Gameplay classique, mais très efficace

Le système de combat pourrait rebuter quelque peu d'entrée de jeu. En effet, au premier abord, il s'agit du système de combat de base de RPG Maker XP, agrémenté de quelques scripts (la caméra mouvante notamment) pour en améliorer l'effet. Cependant, ne vous y trompez pas, les combats sont l'un des points principaux de ce projet et pour cause, il faut penser à tout. Dans ce jeu, chaque compétence, sans exception, a une utilité à un certain moment. Les combats, particulièrement contre les boss, sont assez techniques pour la plupart. Si au début, bourriner en enchainant les compétences et les soins suffit, les boss suivants, capables de se soigner, d'infliger des altérations d'états, voire carrément d'éliminer d'un seul coup un membre de votre équipe. Que vous le vouliez ou non, vous allez devoir réfléchir, lors de vos combats de boss et utiliser habilement vos compétences. Les combats de boss à la fin du jeu relèvent du véritable challenge et vous passerez près d'une demi-heure sur chaque combat minimum, sans que ce soit rebutant tant l'aspect tactique est bien intégré.


En parlant de compétences, un petit ajout sympathique est le remplacement de compétences. En effet, parfois, au lieu d'apprendre simplement une nouvelle compétence, vous en obtiendrez simplement une version plus puissante, qui remplacera l'ancienne. Cela permet notamment d'éviter un bordel sans nom lors du choix des compétences et d'améliorer la lisibilité. C'est plutôt plaisant.

Parlons maintenant des donjons. En effet, il faut savoir que Artbane, l'un des deux concepteurs de ce jeu, est un véritable maître du level-design. Ses donjons sont probablement les plus développé que j'ai vu dans un jeu RPG Maker. Chaque donjon et unique et comporte une pléthore d'énigmes pas toujours évidentes à résoudre. C'est d'ailleurs l'un des seuls points noir que je mettrai à ce jeu, certaines énigmes un peu trop compliquées (Je parle surtout des énigmes basées sur les nombres ainsi que certains passages pas toujours évidents) et qui pourraient en rebuter certains. Cependant, je juge sévèrement, compte tenu du fait que cela reste faisable. Passé ce genre de désagrément, vous retrouverez des donjons absolument géniaux et très recherchés. Amateurs d'énigmes et de mini-jeux sympas, foncez ! On pourrait aussi parler du système de craft, assez sommaire, mais sympathique, qui permet de se créer des armures uniques. Bref, du classique, mais efficace.

Un Mapping décent et une Mise en scène à couper le souffle !


Le mapping de ce jeu utilise principalement les RTPs de base, bien qu'on voit par-ci par-là quelques ressources customs qui collent parfaitement avec les graphismes. De plus, les lieux sont très biens mappés pour la plupart. Seul quelques problèmes de perspectives sont à déplorés, mais rien de bien méchant. Le mapping reste agréable pendant pratiquement tout le jeu. De plus, le level design est plutôt intuitif et ne perd pas le joueur. Néanmoins, il y a moult coffres cachés à découvrir dans les donjons, dont certains pas si évidents que ça.

Parlons maintenant de la mise en scène. On le voit dès le début du jeu, la mise en scène a occupé une grande place dans le développement du jeu. Rien que le déroulement de l'introduction nous le montre : C'est du lourd. On voit à plusieurs reprises des combats entièrement animés en event à la chorégraphie parfaitement menées. De plus, détail sympathiques, les personnages utilisent exactement les mêmes techniques en combat sur la carte qu'en combat. D'autres scènes cinématiques sont même plutôt impressionnantes, avec en tête la poursuite à cheval entre Shroud et Sparrow, de toute beauté, parfaitement animée avec une musique de Metal Gear Solid en fond. Un autre détail très sympathique et qui a dû demander un travail monstrueux aux deux auteurs : Les dialogues passent tout seul dans certaines scènes est sont donc parfaitement coordonnés avec la musique de fond, ce qui donne un côté complètement épique à certaines cinématiques. Bref, vous l'aurez compris, ce jeu dispose d'une mise en scène de haute volée. Les dialogues également sont très bien écrit (l'un des auteurs, Volrath, est écrivain IRL et cela se ressent dans sa façon d'écrire, ce qui est une bonne chose.)


Enfin, je voudrai ajouter un dernier détail concernant les battlers et les facesets. La plupart son en effet custom (l'auteur est Enkur, je crois) et le résultat est excellent. Je vous laisse vous faire votre avis avec les diverses images, mais globalement, on peut dire qu'Enkur est un excellent graphiste.


D'excellentes musiques
Les musique de ce jeu sont de très bonne facture. Il y a vraiment de tout, de Apocalyptica à Nightwish en passant par des musiques d'animes (Berserk et Naruto) et des musiques de jeux videos (Soul Calibur, Metal Gear Solid, etc.). Même si il y a plusieurs genres différent, chaque morceau est très bien choisi et aucun n'est particulièrement rebutant. Seul peut-être la musique du premier donjon m'a un peu agacée. On trouve également des musiques avec des paroles, mais celles-ci sont parfaitement intégrées et renforcent même le côté épique des scènes en question.

Seul point noir à ce niveau : Le poids. Il y a pour près de...500 MO DE MUSIQUES !!! à télécharger. Autant vous dire qu'il va falloir être patient si vous voulez télécharger ce jeu.

Pour Conclure
Master of the Wind est probablement, en tout cas à mon humble avis, l'un des incontournables du making anglophone. Même en cherchant, j'ai de la peine à trouver des points négatifs à ce jeu, en toute bonne foi. Que vous soyez doués ou non en anglais, essayez-le. Si vous aimez les histoires passionantes, les personnages attachants à la personnalité et au background poussé, les donjons avec des énigmes et les combats épiques, n'attendez plus, ce jeu est pour vous.