Sujet: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Sam 10 Mar 2012 - 21:58
Citation :
BARVACHE VS KARUKI
Type de création: Rédaction d'une nouvelle Thème:Monde Onirique Délais:25 Mars 2012
Voici les deux nouvelles!
Texte 1:
Amours, tristesses, oublis
C’était un de ces jours de Soleil. Un des premiers jours de printemps. Un de ces jours où tout rayonnait, où les premiers chants d’oiseaux se faisaient entendre et où l’enivrant parfum des fleurs embaumait l’air ainsi que l’encens de l’amour. Les nuages du matin s’étaient dissipés, laissant apparaître une sublime voûte bleutée que rougissait l’astre lumineux. Et je marchais, revenant du lycée, réchauffé par les rayons du couchant tendant à se cacher derrière les arbres centenaires qui semblaient percer le ciel. Et, doucement caressé par la brise légère qui faisait frémir les fleurs des arbres, je fermai les yeux. Dans mon esprit, le monde était tout autre. La ville bruyante s’était changée en une prairie vaste et claire qui s’étendait sur le versant ensoleillé d’une montagne si haute que l’air s’y faisait rare. Je marchais, insouciant, à travers cet immense champ, accompagné du sifflement du vent. Mes pas semblaient guidés par une force inconnue, je n’étais plus maître de mon corps ; pourtant je ne ressentais aucune peur. Le temps ne semblait pas s’écouler et je ne savais guère combien de kilomètres j’avais déjà parcouru lorsque je vis ce qui semblait être la personnification de mes rêves les plus fous. Assise sur un rocher baigné de lumière, une jeune fille que le vice semblait avoir épargné arrangeait sa longue chevelure blonde. Je fus ébloui par les reflets de ces fils d’or et mes membres s’engourdirent, plus aucun mouvement ne m’était possible. Je tentai de parler mais seul le silence s’échappa de ma bouche. Je restai là, à contempler cette beauté irréelle - j’aurais souhaité demeurer ainsi pour l’éternité – lorsqu’elle me fusilla de ses yeux dont je ne pu voir la couleur. Je fus précipitamment sorti de mes rêveries par cette étrange vision. Alors je poursuivis ma marche jusque chez moi, les écouteurs dans les oreilles et les mains dans les poches. La soirée se passa comme tous les soirs d’école : devoirs, glandouille -comme disent mes parents- et diner. J’allai me coucher tôt, éteignit la lumière et fermai les yeux. Une heure passa, puis deux, puis trois, le sommeil tardait à venir, comme habituellement. Je me levai et me dirigeai vers la cuisine afin de manger un petit encas. Je fis attention à ne réveiller personne et retournai discrètement dans ma chambre dans laquelle il faisait étrangement froid. Et je surpris une silhouette noire tombant de la fenêtre ouverte. Je me précipitai promptement à cette fenêtre dans l’espoir de percevoir le corps dans la pénombre mais seul le vent hurlait et seule la pluie coulait. Ni sang, ni hurlement, ni rien. Je me laissai aller à un vague sentiment de peur, un de ses ressentis dont on ne saisit ni l’origine ni l’intensité, une de ses émotions qui vous laissent coi et vous contraignent à fermer l’œil. Alors je m’écroulai sur mon lit. Le réveil sonna sept heures et je trainai ma carcasse hors de mon nid douillet pour me rendre au lycée. J’aurais pu rester sommeillant pendant des heures encore mais ma tâche quotidienne me rappelait à l’ordre. Une toilette rapide, un petit déjeuner incomplet et une fatigue accablante, voilà de quoi bien commencer une journée. Et pour que tout aille encore mieux, la pluie tombait à verses et les nuages noirs obscurcissaient la ville. Les flaques devenaient des obstacles à éviter, les passants ne voyaient guère devant eux et moi je marchais, las, songeant à la vision de cette nuit. J’arrivai au lycée, mouillé et harassé, comme un pauvre homme a qui l’on ôte ce qu’il a de plus précieux. Les heures de cours s’éternisèrent en des semaines, les moments de rêveries ponctuaient les remarques inintéressantes des professeurs et, au dehors, la tempête allait en s’accentuant. Bientôt l’orage éclata, brisant la concentration de certain, me plongeant davantage dans mes réflexions. C’est un léger bruit de cognement contre la porte de la classe qui me sortit de mon monde. Le professeur alla ouvrir et une silhouette-encore une- féminine se dessina devant l’entrée de la classe. On aperçut bientôt la jeune fille et le CPE du lycée qui nous informa de l’arrivée d’une nouvelle camarade. « -Je vous présente Laureline. Dit le CPE d’un ton monocorde. » La nouvelle élève ne cilla pas, elle alla simplement s’asseoir à la place que lui indiquait le professeur. Son regard eu le temps de croiser le mien et de me mettre mal à l’aise ; un frisson délicat me parcourut l’échine. Elle était assise devant, au premier rang. Je ne pouvais voir que ses cheveux qui lui couvraient le dos. Elle semblait attentive, studieuse, mais ne posait de question. Elle se contentait d’inscrire le cours qui était dicté. Lorsque l’heure de la récréation fut venue, elle sortit la première, ne laissant à personne l’opportunité de lui adresser la parole. « Tant mieux » me dis-je. Je descendis les marches de l’escalier conduisant à l’étage du dessous et allai m’asseoir devant la salle du cours suivant… J’étais un solitaire. Et comme à chaque pause, je m’évadais dans mon esprit, avec Sœur Solitude. Il était temps de m’interroger sur le futur, de penser à mon passé et de regarder les autres tout en les méprisant. Je me questionnai sur mon identité, la raison pour laquelle j’existe, et nombre d’autres choses existentielles. Moi, un rêveur de nature, solitaire et méprisant, pourquoi étais-je né ? Une enfance monotone où les tourments de la vie d’adulte m’atteignaient déjà, un présent sans intérêt, un niveau scolaire peu brillant, une nonchalance exécrable, voici donc quelques un des métaux qui servirent à forger mon être. Le feu, lui, était celui de la haine et non celui de l’amour et sur mon cœur, la vacuité était inscrite au fer rouge. Et si mes parents ne s’étaient jamais rencontrés ?... Et si j’étais né malformé ?... Tant de questions, si peu de réponses et tout autant d’utilité, à quoi bon continuer cette introspection… ? Je commençais alors à glisser le long des pentes douces de mes songes, attiré une fois de plus vers cette claire montagne dont l’air revigorait mes poumons. Et je savais dans quelle direction marcher ; je suivais la mélodie calme et harmonieuse que le vent murmurait, espérant trouver, au détour d’un rocher ou d’un torrent, la fascinante créature de l’autre fois. La brise porta un de ses cheveux dorés sur mon visage ; je su que c’était elle. Il me fallait à tout prix la revoir, ne fût-ce qu’un instant. Au rythme de mes pas, le parfum que l’air tendait à accueillir se faisait de plus en plus intense ; chaque foulée me rapprochait de ma nymphe, de mon Idéal. « -Hey ! C’est ici qu’est le prochain cours ? » Cette stupide question me tira de mes rêveries, comme j’en avais pris l’habitude. Je répondis promptement et sans relever le regard. « -Oui… ici… dis-je d’humeur maussade. -Tu n’as pas l’air bien bavard toi… » Je levai les yeux vers mon interlocutrice qui me regardait d’un air quelque peu gêné. C’était Laureline, la nouvelle. Je n’osai souffler mot et me contentai de la regarder dans les yeux. Après quelques secondes, un son étranglé sortit de ma bouche. « -Non. Pas trop. -Tu es timide, hein… ? dit-elle en s’asseyant près de moi. -Si l’on veut… » La sonnerie retentit. Tandis que les retardataires arrivaient, j’étais déjà installé à ma place. Laureline s’installa au premier rang, comme à l’heure précédente. Le cours semblait long tant il était inintéressant. Sans m’en rendre compte, je me mis à griffonner de curieux dessins sur ma feuille. Commençant par ressembler à rien qui soit réel, ils devenaient de plus en plus concrets. Des formes familières apparurent au milieu des ratures et traits de crayons superflus. Peu à peu se distingua un visage enfantin, presque angélique. Un sourire radieux et un regard candide faisaient de ma création un petit chérubin singulier. Tout en poursuivant mon ouvrage, je me rendis compte que l’ange prenait l’apparence d’un petit diablotin malicieux qui semblait jouer avec les morceaux de gomme et de mine de crayon répandus çà et là sur ma table. Le professeur me vit en train de rêvasser et hurla, de sa voix nasillarde : « -Dites donc vous, au fond ! Ce que je dis est trop inintéressant pour votre cervelle de petit Einstein ? Ou bien peut être que vous avez mieux à faire et que vous désirez prendre la porte ? Venez donc vous asseoir devant, il reste une place libre. Vous prêterez sûrement plus d’attention à mon cours comme ça ! » Je commençai à prendre mes affaires afin de m’installer devant, poussant un soupir bien perceptible afin de montrer mon mécontentement. « -Et allez, allez, on se magne ! J’n’ai pas qu’ça à faire ! » Je vins me placer aux côtés de Laureline, regrettant déjà mon bureau près de la fenêtre où j’étais seul et tranquille. Elle me regarda et esquissa un sourire avant de se replonger dans le cours. La joue sur la main, j’attendais que l’heure passe. L’horrible timbre du professeur me faisait mal aux oreilles et son physique de fainéant pseudo-beauf m’abimait les yeux. Etait-ce permis, une tenue comme celle-ci ? La sonnerie finit enfin par me libérer de cette prison pédagogique et je pu laisser derrière moi la dernière heure de cours de la journée. Le soir venu, installé dans mon lit, je ruminais mes souvenirs, repensant à ma journée et, sans comprendre réellement pourquoi, à Laureline. Son visage et ses expressions me semblaient familiers. Où pouvais-je avoir vu pareille créature ?... Ainsi défilèrent les sourires et les larmes des rares personnes que j’ai connues mais aucune ressemblance avec la nouvelle. Je finis par tomber dans les bras de Morphée et les multiples mâchoires de mes chimères rendirent ma nuit mouvementée. Tantôt le Paradis, tantôt le royaume des Enfers et parfois le réveil brutal dans des draps pleins de larmes. C’était le cas, je venais de m’échapper d’un terrible cauchemar des plus singuliers : un corps de femme au bas d’une fenêtre ouverte gisait sur les dalles d’une terrasse ombragée par les nuages qui masquaient le Soleil. Lorsque je m’en approchai, ses bras s’allongèrent jusqu’à m’étreindre pour ensuite me laisser étouffer. Et j’étais là, assis sur le bord de mon lit, à ressasser ce curieux songe. Comme à mon habitude, j’allai me chercher un encas avant de retourner me perdre dans mes rêves. Celui que je fis était tout autre que les précédents. Je me promenais gaiement sur le versant ensoleillé de ma montagne adorée, celle où j’avais aperçue cette divine créature qui arrangeait sa longue chevelure. Et elle me vint comme par magie, comme si un charme inconnu l’eût guidée jusqu’à moi. Sans contrôler mes gestes, je pris sa main gauche et plongeai mon regard dans le sien. Mes sens s’affaiblissaient au fur et à mesure que mon âme s’éperdait dans les abysses de ses iris. Puis peu à peu nos visages s’approchaient l’un de l’autre et tandis que nos yeux se fermaient, nos lèvres fusionnèrent dans la plus intense des sensations. Cette exquise alchimie pouvait durer l’éternité et m’entraîner dans l’au-delà, je ne m’en plaignisse sous aucun prétexte.
« -FAIS CHIER ! » Sonnerie du réveil. Voilà de quoi commencer la journée en beauté… « -Merci, maman, pour cette démonstration de ton talent linguistique remarquable, j’en suis tout chamboulé ! Dis-je sur le ton le plus méprisant qui fût. » Elle ne répondit pas –ou peut-être l’avait elle fait tandis que je repensais au rêve qui précédait mon réveil. Quoiqu’il en fût, j’étais en retard, il me fallait me hâter si je ne voulais pas une fois de plus me faire réprimander par mes imbéciles d’enseignants. La matinée fut des plus banales et je me retrouvai une fois de plus à déjeuner seul au self, bien que je n’eusse pas la moindre faim. Et de derrière le mur je vis danser quelques fils d’or qui en dépassaient. Je frémis en m’imaginant la fée de mon rêve arriver jusqu’à moi. Je commençai à envisager nombre de scenarios et nombre d’histoires qui pussent m’arriver. Je regardais par la large vitre à gauche de ma table en pensant à toutes sortes d’aventures lorsque je fus interrompu une fois de plus par une voix féminine. « - Encore tout seul à ce que je vois. Je peux… ? » C’était encore Laureline. Je lui permis de s‘asseoir en grommelant discrètement puis continuai à manger, tout en restant coi. Puis j’entamai la discussion, pris de je ne sais quel excès de fougue et de courage. « -Et tu vivais où avant de venir ici ? -Ah tiens, il parle maintenant ! répondit-elle en riant, et bien… je préfère ne pas en parler, tirer un trait sur le passé… Tu comprends ? » Le ton de sa voix avait subitement changé et son regard se faisait hésitant, se fixant sur rien de concret. « -Oui, désolé… l’oubli du passé… je comprends, dis-je d’un ton grave, moi-même j’ai renié mon passé… -Oh, cela nous fait donc un point en commun ! s’exclama Laureline d’un ton enjoué. -Oui… » Un grand silence s’installa, nous restâmes à nous regarder dans les yeux, sans un bruit, sans un souffle. C’est à cet instant précis que je compris ce qui m’arrivait ces temps ci. N’en déplaise à moi-même, j’étais amoureux. La stridente sonnerie se mit à hurler. Nous n’avions pas cours cet après-midi et je songeai déjà à passer le reste de la journée avec Laureline mais elle se leva brusquement et, sans me saluer, me faussa compagnie. Je demeurai de marbre un instant et fus traversé d’une idée que je jugeai excellente. La suivre. Cela sonnait comme une évidence mais mon esprit ne l’entendit qu’après plus d’une demi-mesure. J’entrepris ma filature sans trop savoir où chercher, oscillant la tête de droite à gauche. Après de nombreuses questions sans réponse posées à des passants trop occupés pour daigne m’accorder quelque importance, je parvins à une demeure d’apparence bien onéreuse et estampillée du nom de famille de Laureline. De grandes colonnes, d’immenses fenêtres closes par de splendides rideaux dignes des plus grands rois et un portail qui ferait mourir de jalousie le roi Midas, voilà le monument qui me faisait face. Cependant, malgré ces ornements, malgré ces sculptures dignes de Rodin, le jardin semblait délaissé de tout soin. Des roches vulgaires s’accumulaient sur les mauvaises herbes et plusieurs monceaux de terre placés à distance égale les un des autres semblaient saillir du sous-sol. J’avais la main tremblante et posée sur la porte métallique ; je m’interrogeais, ne sachant si je devais entrer ou rebrousser chemin. Et je perçus ce chant. Ce chant délicieux et teinté de mélancolie qui s’évadait des profondeurs de mon esprit ainsi que du monde onirique dans lequel j’aimais à me plonger des heures durant. De curieuses créatures m’apparurent, se pavanant dans d’étranges accoutrements et parlant un langage inconnu. Mon champ de vision s’amincissait et les images se troublaient, je laissai place à l’amertume de l’évanouissement, en espérant que l’on me trouvera et me ramènera chez moi.
A SUIVRE…
Texte 2:
- Eh bien, tout a l'air d'être en ordre, M. Jackson. Votre C.V me semble convenable et vous avez réussi avec brio tous les tests d'aptitudes physiques auxquels nous vous avons soumis.
L'homme en face duquel j'étais assis extirpa d'un des tiroirs de son bureau en acajou massif une cave à cigare sur laquelle la mention Habanos était inscrite en caractères gras. Il ouvrit précautionneusement la boite, se saisit d'un cigare à la cape marron-clair, puis m'en proposa un. L'offre était alléchante, mais je la déclinai pourtant poliment. Mon interlocuteur sortit ensuite de la poche avant de son costume un petit coupe-cigare s'apparentant quelque peu à des ciseaux et, à l'aide de ceux-ci, entrepris d'inciser la tête de son havane. Après qu'il eût procédé à la coupe du cigare, il l'alluma à son pied avec une des nombreuses allumettes longues qui étaient éparpillées sur son bureau. Il dut toutefois attendre que l'incandescence fût satisfaite au niveau du foyer pour porter le cigare en bouche afin d'en aspirer les premières bouchées. - Toutefois, en tant que directeur général adjoint de Black Mesa, je me dois de vous avertir que cette expérience n'est pas sans risques, loin s'en faut. Et il est d'ailleurs fort probable que...
- Peu m'importe, l'interrompis-je. Tout ce qui m'intéresse, c'est l'argent.
Désormais, les volutes de fumée opaques émanant du cigare dissimulaient l'intégralité de son visage. Je vis malgré tout ses yeux s'écarquiller sous l'effet de la stupeur.
- Soit. Dois-je en conclure que votre décision est d'ores et déjà prise ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils.
J'opinai du chef.
- Alors, passons sans plus attendre à la signature du contrat, dit-il en se fendant d'un sourire rayonnant.
Joignant le geste à la parole, il étala devant moi les deux exemplaires d'un contrat sur papier bible sans le moindre en-tête.
- J'aurai juste besoin d'une petite signature ici, susurra-t-il en désignant le rectangle de signature.
Sans même prendre la peine de prendre connaissance des différentes clauses du contrat, je pris le stylo doré qu'on me tendait et apposai ma signature à côté de celle à l'encre noire, pratiquement illisible, qui se trouvait déjà sur le document.
- Parfait, me dit-il en s'emparant avidement du contrat, je vous laisse maintenant entre les mains du Professeur Grant. C'est entre autre lui qui est à l'origine du projet Lucid Dream, dont vous allez être le... sujet principal, dirons-nous.
A peine eût-il achevé sa phrase qu'une main cachectique vint se poser sur mon épaule gauche.
- Bonjour M. Jackson. Je suis enchanté de faire votre connaissance.
De taille standard, le Professeur Grant portait les cheveux ras, en brosse. Il était vêtu d'une ample blouse blanche dans laquelle il flottait littéralement. Ses petites lunettes, cerclées de métal, étaient parfaitement assorties à ses yeux bleu acier. Il émanait de lui une aura qui mettait immédiatement en confiance.
- De même, balbutiai-je, alors que nous échangions une vigoureuse poignée de main.
- Si vous voulez bien me suivre, dit-il en tournant les talons.
Nous quittâmes tout deux la pièce sans cérémonie, traversâmes un long couloir aux murs et au sol carrelés de blanc, et au bout duquel se trouvait un petit ascenseur dont les portes s'ouvrirent automatiquement à notre approche.
- Je vous en prie M. Jackson: passez donc le premier, j'y tiens, s'exclama le Professeur Grant, un sourire narquois aux lèvres.
Quelque peu intrigué par cette subite courtoisie, je le remerciai chaleureusement malgré tout et m'engouffrai dans la cabine, laquelle baignait dans une lumière crue légèrement bleutée. Ensuite, j'eus juste le temps d'apercevoir le Professeur Grant me saisir l'avant-bras et l'aiguille qui l'y enfonça briller. Puis, plus rien. Si ce n'est les ténèbres, et la douleur.
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Je repris connaissance, quelques heures plus tard, au beau milieu d'un immense laboratoire, allongé sur une table d'examen métallique, dans le plus simple appareil, le corps bardé d'électrodes et de capteurs en tout genre. Autour de moi s'affairaient une multitude de scientifiques en blouse blanche. Un fol instant, j'envisageai de m'enfuir. Mais, lorsque je voulus me lever, je constatai avec dépit que plus aucun de mes membres ne m'obéissaient. La drogue que l'on m'avait injecté avait tout bonnement déconnecté mes muscles de ma volonté ! Soudain, alors qu'exténué, je poussais un soupir de résignation, une voix de stentor s'éleva:
- Je suis impressionné par votre robustesse, M. Jackson. Avec la dose que l'on vous a administrer, vous n'auriez pas dû vous réveiller avant plusieurs jours. Et pourtant, vous voilà déjà conscient !
Je tournai péniblement la tête et aperçu alors, penché sur moi, riant de toutes ses dents, le Professeur Grant.
V-Vous... Pourquoi ? murmurais-je, étonné par l'effort que me demandait le simple fait d'ouvrir la bouche.
- Sachez que je suis sincèrement désolé de vous avoir traité de la sorte. Malheureusement, c'était un mal nécessaire. Voyez-vous, nos précédents cobayes - ou sujets, appelez-les comme vous voulez - ont tous pris la fuite avant même que l'expérience ne débute. C'est pourquoi nous avons décidé de prendre de telles précautions. Oh! Mais, je vois qu'une question vous brûle les lèvres. Vous vous demandez sûrement pourquoi vos prédécesseurs, si je puis dire, ont agi ainsi, n'est-ce pas ? Eh bien, il vous suffit de lever la tête et vous aurez la réponse à votre question, je crois.
Interloqué, je m'exécutai malgré tout. Ce que je vis me glaça le sang. Suspendue au plafond, une gigantesque machine, aussi futuriste que monstrueuse, agitaient dans tous les sens les sept bras métalliques dont elle était pourvue, lesquels faisaient irrésistiblement songer à des tentacules.
Il me dit qu'il s'agissait de son chef-d'oeuvre, que près de dix années avaient été nécessaires à sa conception et qu'il l'avait baptisée Octopus B2-03, bien qu'elle ne soit dotée que de sept bras. Je lui fis observer le manque d'originalité de ce qualificatif, mais il ne prêta guère attention à ma remarque. Je l'interrogeai ensuite sur l'utilité d'un tel engin. Il eut un petit rire, puis daigna me répondre:
- Ne vous faites pas de soucis à ce sujet, M. Jackson, vous le saurez bien assez tôt. De toute façon, nous avons déjà perdu suffisamment de temps comme cela.
D'un geste fluide, il extirpa d'une des poches de son sarrau une sorte de petite télécommande et appuya sur l'unique bouton dont elle était ornée.
- Bonne nuit, doux Prince.
Et ils fondirent sur moi.
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La sonnerie du réveil m'arrache brutalement à ma torpeur. Je me redresse dans mon lit et, fébrile, regarde autour de moi. Je me frotte les yeux. A mon grand étonnement, je me trouve dans ma chambre.
- Tout ceci n'était donc qu'un... rêve ? je m'exclame à haute voix.
Je m'extirpe des mes draps en trébuchant et avance à tâtons en direction de la salle de bain. Je referme en frissonnant la fenêtre laissée grande ouverte, me déshabille, non sans avoir donné un tour de verrou, puis m'abandonne au jet brûlant de la douche. Soudain, alors que je tente de rattraper le savon tombé dans le bac de la douche, je ressens une petite douleur au niveau de l'avant-bras. Intrigué, j'inspecte minutieusement celui-ci à la recherche de quelque blessure, mais n'y voit rien d'anormal.
- Sans doute une piqûre de moustique..., je marmonne en ramassant la savonnette.
BARVACHE
Vache Folle
Age : 29 Inscrit le : 22/05/2010 Messages : 3005
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Jeu 12 Avr 2012 - 20:05
Ce cher Karuki prendrait-il davantage de retard que moi ? Où est-ce là la faute aux modos ?
Invité
Invité
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Jeu 19 Avr 2012 - 17:43
Karu', où en es-tu ?
Nusenism
Age : 33 Inscrit le : 02/02/2010 Messages : 4692
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Mer 30 Mai 2012 - 10:35
On n'y croyait plus, pourtant ce duel prends fin! Les deux textes sont disponibles dans le premier post, et les votes sont ouverts pour 7 jours!
Karuki
Illusionniste Lv.12
Inscrit le : 21/05/2009 Messages : 716
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Jeu 31 Mai 2012 - 16:04
Aucun feedback les gens =( ?
Nusenism
Age : 33 Inscrit le : 02/02/2010 Messages : 4692
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Jeu 31 Mai 2012 - 19:47
J'ai voté pour la première. Les deux sont sympas mais la première laisse planer une ambiance de mystère un peu plus prenante et le style de rédaction est légèrement meilleur. Je suis d'ailleurs curieux d'en lire la suite (contrairement à la seconde qui n'appelle pas de suite je pense, enfin tu peux mais la fin ouverte est ici plus intéressante).
Rifre
Poulet carnivore Lv.2
Inscrit le : 20/09/2011 Messages : 12
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Sam 2 Juin 2012 - 12:18
modern Stylistique bref retro longue Slice of Life
I'll try to provide some feedback! : )
Premier texte : Le héro pense beaucoup trop! A cause de lui on a un grand contraste dialogue/ Narration. Pense-t-il toujours d'un air prétentieux et au style descriptif soutenu rallongé... Mais les coupés-courts à son imagination (la narration) est hum, génial si l'on veut qu'il se "taise" > viva Laureline! Double utilisation du thème Onirique : Le "brouillard", "bulle", "imagination" du lycéen et l'expérience d'un nouveau sentiment. Même triple si l'on ajoute ses rêves. Equilibre des forces : Observation>rêves>sentiment On peut imaginer par la suite que l'amour l'extirpe de son petit monde, le raye des rêves. La narration prendra alors moins de place et laissera place à une nouvelle narration?
La gestion temporelle et spatiale : La filature aurait dû durer plus longtemps, c'est étonnant qu'une lycéenne habite si près du lycée et une telle demeure qui n'a pas été aperçue auparavant. Il aurait dû décrire son sentiment pourquoi était-il amoureux, pourquoi en était-il arrivé à cette conclusion? Etait-ce la première fois? Savait-il déjà ce que c'était? Non en fait je ne sais pas ce qui se passe, la fille blonde du début, Laureline, j'ai même l'impression que c'est un extrait...il manque un début..... Besoin de plus de description de où l'on est, comment sont les murs, le sol, grand petit. etc surtout qu'il s'ennuie en classe il regarde partout. Mise en page : Les paragraphes font blocs pour une nouvelle, il serait plus facile de lire et suivre "l'action" si c'était plus éparse (surtout aussi pour une lecture en ligne). >changer de paragraphe en même temps que le jour pour bien marquer une différence. beau temps puis soudain pluie, sombre. Nouveau état mental etc Le "A SUIVRE..." était des plus mesquin. : D
Deuxième texte : Rafraîchissant! xD après le 1er texte Court, par "phase" 3 lieux, aucun déplacement, comme les rêves on se retrouve d'un endroit à un autre sans rien comprendre et ce qui nous arrive. Aucun sens, 7 bras mais malgré tout octopus xD wtf Classique, simple, Sci-Fi/ Horror. American movie^^ Pas grand chose à dire, le texte ne laisse aucun mystère à résoudre (aucun indices, aucune piste, juste la douleur au bras, qu'on peut expliquer par "tellement on y a cru au rêve qu'on le ressent" Stigma), on reste sur notre faim. Il faut attendre la suite pour savoir si ce qui c'est passé était réel ou non.
Comme le 1 m'a le plus énervé je vais voter pour lui. ಥ⌣ಥ
BARVACHE
Vache Folle
Age : 29 Inscrit le : 22/05/2010 Messages : 3005
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Jeu 7 Juin 2012 - 7:42
Ah je vois que ça a enfin commencé. xD Bon bah COOL.
Invité
Invité
Sujet: Re: [Duel n°50] Barvache VS. Karuki Mer 4 Juil 2012 - 20:00
Duel terminé. Barvache remporte 3 points, et le regretté Karuki 1 point.